La ville de
Vukovar est assiégée au cours du mois d'août
1991 par les forces serbes au cours de leur offensive en
Croatie et subit un bombardement intensif qui confine la population dans les caves pendant trois mois, sans aucune aide humanitaire. Après 87 jours de
siège, le
18 novembre, les 1500 combattants croates du commandant
Mile Dedaković qui défendaient encore la ville se rendent, laissant la population en proie aux exactions des troupes serbes de Vojislav Seselj qui pénètrent dans une cité réduite à un champ de ruines et de cendres. La population est alors réunie dans le stade, les hommes en âge de se battre sont séparés des femmes, des enfants et des vieillards. On ne reverra jamais les premiers. Le même sort attend les 420 blessés de l'hôpital où se trouvait un volontaire français. Quelques jours plus tard, la Croix Rouge arrive enfin sur les lieux, mais ne peut que constater les dégâts générés par une bataille qui se sera distinguée par sa violence inouïe.
Aujourd'hui encore les effets d'un des épisodes les plus sanglants du conflit yougoslave sont loin d'être effacés. Croates et Serbes cohabitent difficilement dans la ville de Vukovar reconstruite ; ils évitent de se fréquenter. Les écoliers des deux communautés continuent à suivre leurs enseignements dans des établissements séparés.